• Entrepreneuriat

Doit-on échouer pour réussir?

Guest Blogger | 5 mars 2012

Charles-A Pelletier, Enqeb (Entrepreneuriat québécois en bref), Montréal, Québec, www.enqeb.com

Connaissez-vous FailCon? Il s’agit d’un colloque d’une journée où les participants examinent leurs propres échecs et ceux des autres afin d’aider les futurs entrepreneurs à réussir. Si l’idée est intéressante, il faut du courage et de l’humilité pour exposer ainsi ses revers en public!

Alors, afin de contribuer à mon tour à mieux préparer les entrepreneurs, j’ai décidé de faire preuve d’humilité et de vous présenter mon propre récit, digne de FailCon :

Dans mon article, Comment saisir une opportunité en 10 étapes, paru sur le site Entrepreneuriat québécois en bref , je relate mes débuts dans l’entrepreneuriat, alors que j’offrais des services d’animation musicale. Ce fut une aventure extraordinaire et, si je devais recommencer, je referais très certainement le même parcours. Cette expérience m’a permis d’apprendre à négocier et je me suis familiarisé avec les concepts de la relation avec le client, de la fiabilité, du respect, de la gestion de temps et avec beaucoup d’autres choses. Mais on apprend surtout de ses erreurs…

La plus importante de toutes a été de ne pas déclarer mes gains au gouvernement. Je ne le savais tout simplement pas! Imaginez ma surprise quand, après trois ans de succès, j’ai appris que je devais déclarer mes recettes… La leçon a vraiment été dure! J’ai dû vendre de l’équipement pour acquitter le montant qu’on me réclamait.

  • Leçon : Nul n’est censé ignorer la loi!

Ma deuxième erreur en entrepreneuriat s’est produite avec une entreprise de création de sites Web. En fait, il s’agit plutôt de plusieurs erreurs! J’ai démarré cette entreprise avec un ami et un collègue. Ce dernier était le cerveau en informatique, mon ami, le concepteur, et moi, le gestionnaire. Cette aventure a été la source d’un stress intense. Un cabinet d’avocats nous a confié notre premier mandat (il n’y a pas de meilleur client pour augmenter votre niveau de stress si vous ne livrez pas la marchandise!). Notre expert en informatique était vraiment doué, mais pas tellement intéressé au projet. Nous éprouvions donc des problèmes de communication et de respect des échéances…

La situation devenait intenable. Notre collègue devant assumer toute la programmation du site, il était difficile de le remplacer. Par ailleurs, mes connaissances limitées en informatique m’empêchaient de réagir adéquatement, face aux inquiétudes du client.

Nous avons tout de même réussi à terminer le projet avant de remercier le collègue. Cette expérience m’a permis de comprendre que l’informatique n’était pas le domaine au sein duquel je souhaitais faire carrière. Après cette aventure éprouvante, j’ai décidé de céder à mon ami les actions que je possédais dans l’entreprise et de quitter mon poste.

  • Leçon : Ne pas se lancer en affaires sans connaitre l’ambition et la vision de ses partenaires; ne pas faire confiance aveuglément; s’assurer d’avoir tous les documents papier ou électroniques en plusieurs copies; signer une convention d’actionnaires et, surtout, connaitre son domaine d’activités!

Aujourd’hui, après des échecs et d’importantes leçons, mon intérêt pour l’entrepreneuriat ne se dément pas. À preuve, je suis plus impliqué que jamais! Il semble bien que lorsque la fibre entrepreneuriale vous habite, elle demeure bien vivante.

Ces expériences m’amènent à poser deux questions :

  • Doit-on échouer pour réussir?
  • Accepteriez-vous de raconter un échec personnel et de transmettre les leçons ainsi retenues afin de contribuer au succès d’un futur entrepreneur?