Dossier Femmes entrepreneures : Vivre pleinement sa vie grâce à CircoFit

Meghan Schech est née et a grandi à St. Albert, en Alberta. Enfant sérieuse, éprise de théâtre, elle fait la navette jusqu’à Edmonton pour étudier à l’école secondaire Victoria School of the Performing and Visual Arts. Après une année sabbatique, ne sachant toujours pas vers quelle formation postsecondaire se tourner, elle prend l’argent mis de côté pour des études universitaires et déménage à San Francisco où elle suit à temps plein, pendant quatre mois, une formation sur les arts du cirque aérien. Meghan finit par s’inscrire au Northern Alberta Institute of Technology (NAIT) pour suivre une formation de technicienne en laboratoire médical. Elle se retrouve alors avec « le CV le plus étrange du monde ».

Dans tout ce qu’elle entreprend, Meghan est animée d’une grande motivation; une qualité, croit-elle, héritée du fait d’avoir perdu sa mère lorsqu’elle n’avait que 10 ans. « J’ai compris que le temps nous est compté, et c’est ce qui m’a poussée à saisir toutes les occasions intéressantes, ce qui m’a donné le courage d’oser faire de grands changements dans ma vie lorsqu’il le fallait, et même si c’était épeurant, raconte-t-elle. La peur du regret a été un puissant facteur de motivation pour moi tout au long de ma vie. »

C’est ce qui a conduit Meghan à poursuivre sa passion et à lancer son entreprise, CircoFit, un petit studio d’arts du cirque aérien situé à Edmonton, en Alberta, où l’on enseigne aux adultes à faire des acrobaties avec des sangles, une corde lisse ou un trapèze fixe, et où la culture d’entreprise est synonyme de fierté.

Démarrer une entreprise n’est jamais un jeu d’enfant, mais lorsqu’on est une femme, ce l’est encore moins, comme l’a constaté Meghan. Selon elle, le conditionnement social est l’un des pires obstacles à surmonter pour un nouvel entrepreneur. « Tout y est : je doute de moi, j’évite les confrontations… même ma voix trahit mon manque de confiance, explique-t-elle. J’ai beau en être consciente, j’ai du mal à me maîtriser. Toute ma vie, on m’a appris à me fier aux hommes et à leur céder la place, et je suis certaine qu’il me faudrait toute une vie, sinon plus, pour changer. Mais au moins, j’ai déjà fait un bon bout de chemin. »

Même si Meghan a longtemps douté d’elle-même, dans l’ensemble, elle se sent incroyablement privilégiée de posséder une entreprise dans ce domaine, surtout à Edmonton. Heureusement, les femmes entrepreneures de cette ville forment une communauté forte qui lui donne un sentiment de solidarité.

Voici les conseils de Meghan aux femmes qui souhaitent développer une entreprise comme CircoFit.

Prendre soin de soi

Mon premier et meilleur conseil à tout futur entrepreneur, c’est d’avoir un bon plan pour prendre soin de soi. Rien n’aurait pu me préparer au stress que j’ai vécu durant les quatre mois qui ont précédé l’ouverture de CircoFit. Inévitablement, il y a une période où la pression est extrêmement forte parce que tout arrive en même temps et qu’une décision n’attend pas l’autre. Et c’est TOI qui veilles à tout et qui doit répondre à toutes les urgences, en plus de courir un risque financier indescriptible. Dans ces circonstances, c’est vraiment facile de s’isoler. J’ai dû m’appuyer sur mon réseau de soutien comme jamais auparavant. Chaque jour, je suis reconnaissante envers mes bons amis, mon père et ma belle-mère qui m’ont empêchée de sombrer dans la folie; j’en ai gardé juste un brin.

Le pire est passé, mais on doit encore me rappeler, à l’occasion, de prendre du repos pour ménager ma santé mentale. C’est difficile pour moi de me dissocier de mon travail, parce que les médias sociaux jouent un grand rôle dans mon entreprise. Souvent, dès que le réveil sonne, je lis mes courriels dans mon lit. Le soir, je programme des publications pour les réseaux sociaux avant d’éteindre la lumière. C’est assez malsain, je l’avoue. Dès que je vois les symptômes d’une accumulation de stress, je sais qu’il est temps de prendre une journée de congé pour reposer mon cerveau de toutes les questions liées au travail.

Faire appel à des professionnels pour bâtir son image de marque

Comme j’ai un bagage en théâtre, beaucoup d’éléments dans mon studio ont été faits de mes mains ou achetés à peu de frais. Mais s’il y a deux choses pour lesquelles je recommande de dépenser, c’est un photographe professionnel pour les photos promotionnelles et un graphiste pour le logo.

Concevoir son propre site Web n’est pas si difficile, mais il sera terrible si vous n’y mettez pas de 5 à 10 photos homogènes et de haute qualité. Oubliez les économies de bout de chandelle ici et résistez à l’envie de faire appel à votre ami amateur de photographie. Mes superbes photos sont l’œuvre de Codie McLachlan.

Neall, mon mentor Futurpreneur, m’avait convaincue d’embaucher un graphiste pour le logo de CircoFit, et je lui en serai toujours reconnaissante. Le logo de CircoFit est accrocheur et vraiment esthétique. C’est l’œuvre de Perpetual Notion Design.

Faire semblant jusqu’à l’être réellement

« Faire semblant jusqu’à l’être réellement », c’est une attitude que j’ai apprise dans les arts de la scène et que j’applique en affaires lorsque le travail me sort de ma zone de confort. Comme durant les entrevues… elles me rendent super nerveuse. Il y a un an, mes mains devenaient moites et ma voix tremblait. Ça va un peu mieux d’une entrevue à l’autre et je deviens un peu plus calme. En septembre, quelques personnes m’ont dit que j’avais l’air détendue pour quelqu’un qui venait de démarrer une entreprise. Si elles avaient pu être témoins de mon combat intérieur, elles auraient changé d’idée!

Créer la meilleure expérience possible

Mon état d’esprit a littéralement changé en août dernier, juste avant l’ouverture. Ma motivation à me lancer en affaires venait beaucoup de considérations personnelles, comme la liberté et le bonheur. Mais soudainement, mes clients sont devenus le centre de mes préoccupations. À partir de là, chaque geste, chaque décision revenait à la même question : « Qu’est-ce qui est le mieux pour mes clients? »

Le cirque aérien, ce n’est pas pour tout le monde, mais on tient à ce que les personnes qui franchissent la porte passent un bon moment et repartent avec le sourire et une bonne opinion du studio et du personnel. Parce que même si elles décident de ne pas revenir, elles peuvent parler de nous à un proche qui pourrait avoir envie de s’inscrire à CircoFit.

Meghan est une des nombreuses femmes entrepreneures qui changent le portrait de l’entrepreneuriat au Canada. Futurpreneur Canada et la BDC sont très fières d’aider des personnes comme elle à transformer leur idée en réalité.

Vous êtes une femme et vous voulez démarrer votre entreprise? Contactez l’un de nos experts en visitant notre site Web.

Texte de : Lauren Marinigh, spécialiste de la création de contenus et des médias sociaux, Futurpreneur Canada