- Entrepreneuriat
Les jeunes entrepreneur.e.s n’ont pas besoin de perfection, mais de constance : le guide pratique de Futurpreneur sur l’état d’esprit de la croissance
« Arrêtez de vouloir être spectaculaire. Commencez par être constant. » – Shane Parrish, Fondateur et auteur classé au New York Times
Démarrer une entreprise peut être intimidant. Les idées préconçues sur ce qu’il faut pour se lancer sont nombreuses, et malheureusement, les médias alimentent certains de ces mythes. Dans cet article, je vais explorer comment le perfectionnisme peut freiner, détourner ou même saboter votre entreprise. La constance est le remède parfait, ou plus précisément, imparfait.
L’idée parfaite (n’existe pas)
S’il y a une quasi-certitude dans le monde des affaires, c’est que votre première idée ne sera pas la meilleure, du moins pas sans de nombreux ajustements. Une idée n’est pas une entreprise; c’est un point de départ.
Dan Koe le dit bien : “Gardez-vous bien ça en tête: itérez, itérez, itérez.” Autrement dit: continuez d’évaluer, de vérifier et d’affiner. Les idées sont abondantes et peu coûteuses. Je ne compte plus le nombre d’entrepreneur.e.s aspirant.e.s qui se concentrent tellement sur la protection de leur « excellente idée » au lieu de la mettre en avant pour obtenir des retours.
Chez Futurpreneur, on accompagne toute sortes d’entreprises, des petits cafés aux gammes de soins cutanés numériques, en passant par le commerce interentreprises (B2B). Ce qui distingue les entreprises qui réussissent, c’est l’exécution. Pour commencer, il suffit d’une proposition de valeur claire, pas d’un « facteur de différenciation parfait ». En réalité, votre proposition de valeur évolue souvent au fur et à mesure que votre clientèle interagit avec votre produit.
Le moment parfait (qui n’existe pas non plus)
Vous vous souvenez de ces nuits blanches passées à réviser vos examens à la dernière minute lorsque vous étiez étudiant.e? Vous vous disiez que 21 h le dimanche était le moment idéal. Vous révisiez pendant six heures d’affilée, puis vous oubliiez tout aussitôt.
Il en va de même pour la création d’une entreprise. Chercher des solutions rapides donne rarement des résultats. Un cours intensif de trois semaines promettant 10 000 $ par mois est plus de fantaisie que de réalité. Bâcler un plan d’affaires en une nuit et s’attendre à ce qu’il soit la solution miracle prouve que vous avez mal compris le processus.
Oui, le plan est important, mais ce n’est qu’un déclencheur de conversation que vous réviserez constamment. Ce qui fait la différence, ce sont les petites habitudes constantes. L’entrepreneuriat n’est pas une course de 100 mètres, c’est un marathon.
La motivation parfaite (Indice : vous n’en avez pas besoin)
Lors d’un récent atelier de Futurpreneur sur la gestion financière, un.e participant.e m’a dit : « J’ai juste besoin d’être motivé.e pour faire mon tableau des flux de trésorerie! » Ma réponse est la suivante: Vous ne serez jamais motivé.e, surtout pour les tâches que vous redoutez. La motivation n’est pas fiable. Ce dont vous avez besoin, c’est de discipline.
Comme entrepreneur.e.s, on a tous des tâches qu’on préfère éviter. Attendre de « se sentir prêt.e » n’est qu’une autre forme de procrastination. Adopter plutôt des habitudes qui vous mènent au succès. Une méthode puissante pour y arriver est la technique du « Si-Alors » :
« Si c’est lundi, mercredi ou vendredi à 6 h 30, alors je fais du vélo. »
Je suis rarement motivé à monter sur mon vélo d’appartement à 6 h 30 du matin, mais je le fais quand même. Pas par envie, mais parce que c’est programmé. La motivation vient après. Plus l’action est régulière, plus l’habitude s’installe. La discipline est le muscle essentiel pour chaque entrepreneur.e, et c’est par la constance qu’on le forge.
L’étape parfaite (un piège déguisé)
L’un des mythes les plus néfastes est qu’il faut adopter une « démarche parfaite » avant de se lancer : une stratégie sans faille, un plan soigné ou une image de marque idéale. Cette obsession est paralysante. Le psychologue américain Dr Neil Fiore explique que le discours intérieur perfectionniste peut ressembler à ceci :
« Je dois adopter une démarche parfaite, et je n’ai pas le temps de m’amuser. »
Vous voyez le piège? Les enjeux deviennent impossibles à atteindre, ne laissant aucune place à l’expérimentation ou au jeu. Vous vous sentez coincé.e avant même d’avoir commencé. Fiore recommande de reformuler votre discours intérieur:
« Je choisis de faire un petit pas imparfait, sachant que j’ai le temps d’en faire beaucoup d’autres. »
Vous remarquez le changement? Développer votre entreprise devient un choix, et non plus une obligation. Les mesure que vous prenez pour aller de l’avant sont volontairement imparfaites, et les erreurs sont donc à prévoir. En adoptant cette approche, vous donnez à votre projet une perspective à long terme, faisant de la constance le mantra ultime de la croissance, et non la perfection.
La constance mène à l’excellence
La constance ne consiste pas à abaisser vos normes, mais à créer une dynamique. Au fil du temps, l’action constante mène à l’excellence. Prenez l’exemple de la célèbre expérience du professeur Jerry Uelsmann sur la photographie à l’Université de Floride dans les années 1960. Il a divisé ses étudiant.e.s en deux groupes : un « groupe qualité » chargé de créer une seule photo parfaite, et un « groupe quantité » chargé de créer le plus de photos possible. À la fin du semestre, le « groupe quantité » a produit un travail nettement supérieur, prouvant que la pratique, la rétroaction et l’itération mènent aux résultats, pas le perfectionnisme. Le même principe s’applique dans l’art, la science et les affaires.
La constance vous libère de l’obsession des résultats et c’est, ironiquement, ce qui donne les meilleurs résultats. Oui, vous allez trébuchez (tout le monde le fait). L’important n’est pas de rester au sol, mais de se relever, de franchir le pas imparfait suivant et de continuer à avancer.
L’action montre la voie — un petit pas imparfait à la fois. C’est tout ce qu’il vous faut. À votre succès!
Dominik Loncar est accompagnateur en entrepreneuriat chez Futurpreneur. Au cours des dix dernières années, il a consacré ses compétences pratiques et son expertise acquises en bâtissant trois entreprises et en gérant sa propre entreprise à vocation sociale pour guider les jeunes entrepreneur.e.s. Dominik estime que devenir entrepreneur.e représente une transformation identitaire. Il a travaillé avec plus de 200 jeunes entrepreneur.e.s pour lancer des entreprises à vocation sociale, ainsi que des entreprises traditionnelles et innovantes dans une multitude de secteurs.
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