Prêt à faire le grand saut

Dominik Loncar, entrepreneur en résidence, Futurpreneur Canada, dloncar@futurpreneur.ca

Un jour ou l’autre, vous devrez faire le grand saut si vous voulez lancer votre entreprise. Voici trois questions clés ayant trait aux habitudes, au comportement et à l’attitude qui vous permettront de déterminer si vous êtes prêt à travailler à votre propre compte.

1. Habitudes – établissez-vous constamment des objectifs?

Commençons par déterminer clairement ce qu’un objectif n’est pas. Vouloir des clients, détenir de meilleures parts de marché, etc. ne sont que des vœux pieux, s’ils ne sont pas assortis d’un échéancier. En revanche, décider d’aborder trois organisations d’ici le 7 décembre est bel et bien un objectif (il peut être mesuré). Les entrepreneurs sont, d’abord et avant tout, orientés vers l’action. Considérez ce que vous faites comme si vous aviez plusieurs projets simultanés : terminer votre plan d’affaires à une date précise, approcher deux fournisseurs d’ici la fin de la semaine, vous assurer que votre prototype sera prêt d’ici la fin du mois, etc. Établissez des échéanciers et respectez-les, mais ne vous culpabilisez pas si vos accomplissements demandent plus de temps que prévu. Il s’agit d’une compétence que vous aurez l’occasion d’exercer souvent, si vous voulez réussir.

2. Comportement – sortez-vous de votre zone de confort?

Que vous soyez employé, sous-employé ou sans emploi, décider de faire le grand saut  et de devenir travailleur autonome demande beaucoup de courage. Commencez par sortir de votre zone de confort. Réduisez les frais de subsistance, levez-vous plus tôt et/ou surveillez votre emploi du temps. Si vous pouvez vous habituer à faire des choix difficiles, mais nécessaires, vous êtes sur la bonne voie. La vente est une activité que vous n’aimez pas? Pratiquez-la quand même. Vous détestez le réseautage? Essayez. Vous avez de la difficulté à gérer votre argent? Travaillez sur votre budget personnel. Vous passerez ensuite au budget de l’entreprise (les flux de trésorerie).

3. Attitude – certains de vos besoins peuvent-ils être satisfaits d’une autre manière?

Plusieurs raisons peuvent inciter quelqu’un à lancer une entreprise : l’envie de devenir son propre patron, de détenir un plus grand contrôle ou de se réaliser par sa créativité, le sentiment d’avoir un but à atteindre, etc. Par conséquent, certaines personnes entretiennent cette attente irréaliste selon laquelle leur entreprise pourra satisfaire leurs besoins émotionnels, spirituels, psychologiques et financiers. Aïe! Vous imaginez toute la pression que ces personnes exercent sur elles-mêmes! Tentez de satisfaire vos besoins émotionnels d’une autre manière. Je ne vous suggère pas de trouver un équilibre – si vous êtes honnête avec vous-même, vous savez qu’au moment de démarrer une entreprise, c’est impossible. Je parle ici d’harmonie. Malgré un emploi du temps extrêmement chargé, pouvez-vous prévoir quelques moments loin de votre entreprise pour répondre à certains besoins? Explorez votre créativité ailleurs, prenez le temps de communiquer avec un bon ami ou un membre de la famille ou planifiez une petite escapade pour vous ressourcer.

Faire le grand saut peut être angoissant. Tout athlète vous le dira : quand on planifie de courir le marathon, on se prépare d’avance. Il faut s’entraîner fréquemment, presque tous les jours. Dans votre cas, vous entraînez vos muscles entrepreneuriaux. Lorsque vous déciderez de faire le grand saut, vous pourrez compter sur de solides dispositions.