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Bootstrappez-vous!

Guest Blogger | 18 juin 2015

Quoi de mieux qu’un entrepreneur expérimenté pour conseiller des jeunes entrepreneurs? Marwan Bitar, fondateur d’Innoprofits, a accepté de partager son expertise et ses conseils sur un sujet lié au financement des startups qu’il connait très bien et qui peut intéresser un bon nombre de jeunes entrepreneurs : le bootstrapping.

Crédit photo : Dr Martens

Le financement d’une startup est une montagne russe de succès, d’échecs et d’émotions. Un mystère pour certains, un jeu de mots pour d’autres. De la chance me direz-vous? Je n’en suis pas si persuadé, mais nous en discuterons ultérieurement si cela vous intéresse.

Dans toutes les possibilités de financement disponibles, il existe des pratiques de financement non standard qu’on appelle le bootstrapping.  À travers cet article, je vous expliquerai le bootstrapping et son applicabilité au Canada, une pratique que je maîtrise très bien après l’avoir appliquée avec succès pour ma startup, Innoprofits et pour plusieurs de mes clients.

Qu’est-ce que le bootstrapping?

La définition Wikipédia de « bootstrap » est : « tirants de bottes », en référence aux boucles, en cuir ou en tissu, cousus sur le rebord des bottes et dans lesquels on passe ses doigts pour s’aider à les enfiler.

Mais quel est le rapport avec une startup, me demanderez-vous? Facile! Tel que décrit ci-haut dans le cas des bottes, dans le monde des startups, cela se résume par l’indépendance et l’autosuffisance.

Une startup qui se bootstrappe est donc une startup autosuffisante, qui n’a pas besoin de consacrer beaucoup d’efforts pour aller chercher des fonds de capitaux de risque, ou du moins, pas encore.

Retenons aujourd’hui le mot autosuffisance.

Qui en a besoin dans le monde des startup?

Tout le monde.

Nous venons de parler des startups qui n’ont pas besoin de gros investissements, de capitaux de risque ou d’anges investisseurs. Il faut dire que ces investisseurs recherchent un certain type de startups à fort potentiel de croissance. Si votre startup peut offrir les taux de croissance demandés, il faut considérer les éléments suivants :

  • la recherche d’investissement en elle-même est un travail à temps plein.
  • plus l’investissement arrive tôt dans la vie de votre entreprise, plus vous devrez vous diluer.
  • les investisseurs préfèrent aussi que vous ayez un MVP (Minimum Viable Product) ou Produit Minimum Viable avant de considérer un investissement dans votre entreprise.

Le bootstrapping est donc une solution intelligente avant de rechercher un premier investissement.

Enfin, si votre startup ne peut pas offrir les taux de croissance demandés, bootstrappez vous aussi!

Comment bootstrapper?

2 options se présentent :

  • D’abord, la plus évidente : les économies. Tant au niveau des dépenses personnelles des fondateurs puisque ces dernières affecteront de près ou de loin la trésorerie de l’entreprise, qu’au niveau des dépenses d’entreprise.
  • La deuxième option est d’utiliser au maximum les subventions, bourses, prêts garantis, crédits d’impôts, etc. ou ce qu’on appelle simplement du « free money » ou argent gratuit, car vous ne devez donner aucune part de votre entreprise pour cet argent.

Qu’est-ce que le free money?

Le free-money est de l’argent de l’état offert et géré par différents organismes publics et parapublics sous de multiples programmes spécifiques à diverses étapes de la vie d’une entreprise. Au Canada, nous sommes chanceux d’avoir accès aux programmes les plus généreux au monde pour le lancement d’une entreprise et le maintien d’emplois et d’entreprises à valeur ajoutée.

De l’argent gratuit? Où est le piège? Il n’y en a pas, et ce car l’état ne fera pas pleuvoir des dollars au-dessus de vos têtes. Il ne prendra aucun risque si vous n’en prenez pas. Par contre, il est prêt à prendre un risque avec vous, s’il croit en votre projet.  Il faut donc montrer que l’on prend un risque financier aussi, c’est ce qu’on appelle du « skin in the game ».

Maintenant que l’on sait que ça existe, quelles démarches doit-on effectuer?

Toujours tenter de créer un effet de levier. Chaque dollar obtenu ou investi peut se faire doubler ou plus par du financement de programmes publics et parapublics. On peut donc facilement passer de $10,000 à $20,000 (FJP) auxquels nous pouvons ajouter $45,000 (Futurpreneur Canada + BDC). À cette somme nous pouvons ajouter un autre $50,000 (CNRC) et des capacités d’embauche de plus de $20,000 (CRSNG). Notre $10,000 vient de nous permettre de dépenser $135,000. Ces montants dépendent bien sûr du type de projet, ils peuvent être moins importants pour certains projets et plus importants pour d’autres.

Les organismes comme les CLD, Futurpreneur Canada, la BDC, l’ARC, le ME, le MRQ, le Saje, IQ, CNRC, etc. des acronymes à n’en plus finir, mettent à votre disposition des supports financiers sur mesure. Il vous suffit de savoir naviguer à travers ces eaux.

Ecrit par Marwan Bitar, fondateur de Innoprofits.

Innoprofits est une société de conseils spécialisée dans la réclamation de crédits d’impôts et de subventions. Formée de comptables, d’ingénieurs, de développeurs informatiques et d’entrepreneurs en technologies, l’équipe d’Innoprofits accompagne ses clients et partenaires issus de tous domaines  depuis 7 ans. Innoprofits s’investit dans la communauté des startups depuis plusieurs années. Elle a conçu et offre  un programme startup unique en son genre en termes d’accompagnement et de pricing qui répond aux enjeux et à la réalité des entrepreneurs.

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