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Développer son entreprise grâce à un programme de visa pour entrepreneurs

1 décembre 2016

Texte de : Fiona Wilson, sherpa de la délégation canadienne, Alliance des jeunes entrepreneurs du G20

Comme nous vivons à une ère de mondialisation grandissante, la croissance et la prospérité du Canada dépendent de sa volonté à s’ouvrir aux marchés internationaux. Or, les petites entreprises canadiennes sont peu nombreuses à vendre ou à exporter leurs produits sur la scène internationale.

Au début du mois de septembre, j’ai eu le plaisir de représenter Futurpreneur Canada et d’accompagner 32 des meilleurs et des plus brillants entrepreneurs du Canada pendant leur voyage en Chine pour assister au Sommet de l’Alliance des jeunes entrepreneurs du G20 (G20YEA). Pendant plus de deux semaines, la délégation canadienne a rencontré les entrepreneurs chinois, a visité des incubateurs et accélérateurs d’entreprises et s’est entretenue avec de hauts dirigeants canadiens. Elle a tout de suite pu constater la multitude de débouchés que représentent les marchés étrangers pour le Canada. Devant l’explosion de la classe moyenne en Chine et son appétit pour les produits canadiens, comment expliquer que nos entrepreneurs soient si peu nombreux à saisir la balle au bond?                                                

Perçoit-on les Canadiens comme des entrepreneurs frileux? Le Canada est-il trop loin des autres pays? Les discussions vont bon train : qu’est-ce qui empêche les entreprises canadiennes de se mondialiser? Selon un rapport intitulé Breaking Barriers de la Chambre de commerce de l’Ontario, la taille assez restreinte du marché canadien devrait même inciter les entrepreneurs canadiens à percer les marchés internationaux avant leurs semblables américains.

C’est donc dire que davantage de jeunes entreprises canadiennes auraient intérêt à se positionner sur la scène internationale dès leur démarrage. Elles doivent également jouir d’une mobilité à l’échelle internationale qui leur donnera toute la latitude pour tenter leur chance dans d’autres marchés.

Et si le Canada se dotait d’un programme de visa pour jeunes entrepreneurs?

Les États du G20 devraient mettre en place un programme de visa pour jeunes entreprises valable dans tous les pays du G20, voilà l’une des principales recommandations mentionnées dans le communiqué sur le sommet G20YEA à Beijing. Mais comment un tel programme s’inscrirait-il dans un contexte canadien?

La délégation canadienne G20YEA aimerait voir le Canada mettre en place un programme de visa expressément pour les jeunes entrepreneurs et complètement distinct du programme de visa pour démarrage d’entreprise (voir la note en bas de page), lequel est tourné vers les besoins de l’industrie, offre la résidence permanente et s’applique à un nombre limité de demandeurs.

Le Canada et 32 pays ont déjà signé des ententes officielles pour favoriser la mobilité des jeunes. Avec la création d’une nouvelle catégorie de visa sur mesure (en plus du programme vacances travail), le Canada pourrait offrir à sa relève entrepreneuriale la possibilité de consacrer jusqu’à deux années à la recherche, à développer leur réseau et à percer des nouveaux marchés.

L’an dernier, la délégation canadienne avait réuni un groupe de travail pour discuter des obstacles d’un tel projet et formuler des recommandations en vue de sa réalisation. Cette année, l’objectif est de voir l’effet de ces recommandations. Grâce à l’ouverture au dialogue de Vincent Rigby, sherpa canadien au G20, le débat sur ces recommandations promet d’être plus constructif que jamais.

Pour Adam Camenzuli, membre de la délégation canadienne pour le G20YEA et propriétaire de Karibu Solar Power, la véritable valeur d’un visa pour jeunes entrepreneurs réside dans la diminution de la bureaucratie. « Ça va dans les deux sens, explique Adam. Je parlais avec un ami sud-africain, lui aussi entrepreneur, et il me racontait tous les obstacles administratifs auxquels il a dû faire face. Ça m’a rappelé quand j’ai lancé et géré une entreprise en Tanzanie. Les entrepreneurs croulent sous la bureaucratie et y gaspillent leur bien le plus précieux : le temps. C’est mauvais pour nous et mauvais pour eux. »

La mise en place d’un programme de visa pour jeunes entrepreneurs est cruciale pour que la relève puisse avoir des projets d’expansion et de croissance à l’étranger. Mais ensuite? Durant son voyage, la délégation canadienne a entendu Guy St-Jacques, ambassadeur canadien en Chine, parler des services offerts aux entreprises canadiennes à l’étranger par les 161 bureaux du Service des délégués commerciaux du Canada. C’est ce genre de services qui fait toute la différence pour les jeunes qui cherchent de nouveaux partenaires et des débouchés commerciaux potentiels.

À Futurpreneur Canada, nous savons qu’il est important que la nouvelle génération puisse tenter sa chance à l’étranger, c’est pourquoi nous sommes heureux de faciliter l’exploration des possibilités à l’échelle internationale grâce au G20YEA. Si vous êtes un jeune entrepreneur avide de développement international et souhaitez devenir un ambassadeur pour l’entrepreneuriat ici comme ailleurs, inscrivez-vous. Le prochain Sommet G20YEA aura lieu à Berlin, en Allemagne, du 15 au 17 juin 2017. Pour faire partie de la délégation canadienne du G20YEA 2017, cliquez ici.

À propos du programme actuel de visa pour démarrage d’entreprise :
Il existe déjà un programme de visa pour démarrage d’entreprise, mais à cause de ses longs délais de traitement et de ses exigences élevées en matière de capitaux, il répond mal aux besoins de la majorité des jeunes entrepreneurs. De plus, le programme entraîne l’octroi du statut de résident permanent, ce qui empêche l’entrepreneur de voyager tandis qu’il essaie de se bâtir un réseau et d’explorer les débouchés commerciaux à l’étranger.