Le pouvoir de la narration

C’est en racontant des histoires que j’entre en contact avec les autres. Je prends part à votre histoire en découvrant tout ce que je peux sur vous et en créant un climat d’ouverture, de confiance et d’honnêteté. Une fois que je connais votre parcours, c’est avec plaisir que je peux vous dévoiler le mien. Il arrive parfois que ce soit moi qui narre mon histoire en premier pour que vous puissiez ensuite me raconter la vôtre, mais il s’agit, là encore, d’un investissement judicieux de mon temps et de mon énergie, en raison de l’excellent rendement du capital investi (RCI), qui comprend aussi le rendement de la relation.

Comme le fait de raconter des histoires nous rend digne d’estime, authentique et humain, il s’applique à toutes les sphères de la vie. Selon un nouveau paradigme, en matière de leadership, le dirigeant d’aujourd’hui est capable de communiquer sa vulnérabilité et ses histoires personnelles parce qu’il sait que le fait d’accorder de l’importance au parcours des personnes qu’il dirige est nécessaire.

Je raconte des histoires pour exprimer ma vision et décrire la mission de mon entreprise et parce que j’ai déjà été, moi aussi, un dirigeant « perdu », qui a finalement découvert sa véritable passion et le sens de sa vie. J’aide désormais les autres à trouver les leurs. Je raconte des histoires qui trouvent une résonnance chez les autres et c’est là leur principal avantage : elles visent à donner un sens à vos expériences et à les rattacher à la condition humaine. Je raconte des histoires dans les discours que je livre, les conversations personnelles que j’entretiens et même pendant des entrevues. Je n’hésite pas à relater une histoire personnelle parce que notre vie professionnelle, scolaire ou sociale demeure personnelle pour nous!

Lors d’une entrevue d’emploi, on m’a demandé un jour de parler d’un défi auquel j’avais déjà été confronté. J’aurais pu utiliser un exemple lié à l’emploi. Au lieu de cela, j’ai parlé des hauts et des bas auxquels un mariage mixte peut donner lieu, en raison des différences fondamentales sur les plans culturel, parental et familial, et j’ai expliqué comment nous avons fait de notre union un succès. Au lieu de m’isoler, j’ai touché tous les membres du comité. Pourquoi? Parce que presque tout le monde a déjà vécu une relation interculturelle ou connaît quelqu’un qui en a vécu une et qu’il nous arrive tous d’être confrontés au fossé qui nous sépare de nos parents. En parler m’a demandé du courage, mais m’a aussi permis de démontrer que je possède beaucoup plus d’atouts que ce que laisse entrevoir mon curriculum vitae. J’ai décroché l’emploi!

Sachez que chaque individu possède une histoire, un besoin d’appartenir à quelque chose et de créer une histoire plus grande que lui-même. Si vous vous sentez concerné par les histoires des autres et que vous réfléchissez à votre propre parcours, vous finirez par créer un impact, lequel se traduira par un héritage. Cette histoire et cet héritage, quels seront-ils?

Bobby Umar, ing., MBA, Raeallan, Toronto (Ontario), mentor de la FCJE