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Les femmes entrepreneures peuvent dire adieu à l’écart salarial
Lisa von Sturmer, fondatrice, Growing City, Vancouver, Colombie-Britannique
Cette année marque la toute première Journée mondiale de l’entrepreneuriat féminin, une célébration des femmes entrepreneures qui sera lancée par l’ONU, le 19 novembre prochain. Il s’agit d’une journée importante qui commémorera l’impact des femmes entrepreneures, des créatrices d’emplois et des innovatrices dans le monde entier. La Journée mondiale de l’entrepreneuriat féminin vise à souligner, à encourager et à rappeler tout le chemin parcouru par les femmes – et celui qu’il nous reste tous à parcourir – pour atteindre une véritable égalité des genres.
L’une des disparités flagrantes qui fait le plus parler d’elle est l’écart salarial entre les hommes et les femmes, ces dernières touchant un salaire moins élevé que leurs confrères pour un travail et un ensemble de compétences égaux. Au Canada, le fait que les femmes ne reçoivent que 70 p. cent du salaire gagné par les hommes n’est pas seulement injuste, mais il entraîne des conséquences plus larges, comme le décrit le récent Rapport mondial sur la parité entre les hommes et les femmes 2014, publié par le Forum économique mondial (FEM). La communauté économique mondiale commence à peine à comprendre l’importance que revêt la parité salariale pour la croissance des économies qui stagnent. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), « l’investissement en faveur de l’égalité hommes-femmes est, de tous les investissements en faveur du développement, celui qui affiche le plus haut rendement. »
De nombreux pays tentent de combler cet écart, à pas de tortue. Le FEM rapporte que seulement trois pays ont amélioré leurs résultats de 10 p. cent ou plus depuis 2006 (première année où on a commencé à classer les pays selon les disparités hommes-femmes observées). Ces pays sont l’Équateur, la France et le Nicaragua. Le Canada ne se trouve même pas parmi les 15 meilleurs pays, occupant seulement 19e place (derrière l’Afrique du Sud, le Burundi et la Lettonie).
Tout changement est le bienvenu, mais à l’heure actuelle, le taux d’amélioration ne laisse pas beaucoup d’options aux millions de Canadiennes fatiguées de toujours se retrouver au bas de l’échelle salariale.
Mais, pour les femmes qui souhaitent augmenter leur revenu, les nouvelles sont bonnes. Une récente étude de Barclays, intitulée « Unlocking the Female Economy », révèle des faits intéressants. On y découvre que, chez les femmes entrepreneures, l’écart salarial s’inverse.
« Le revenu moyen des femmes entrepreneures de notre échantillon est 382 000 GBP par rapport à 327 000 GBP pour les hommes, ce qui suggère que les femmes ont tendance à connaître un plus grand succès financier dans un environnement axé sur le marché, plutôt que dans le cadre d’un emploi traditionnel, où le salaire doit être négocié. »
Personne ne sera surpris d’apprendre que, traditionnellement, les femmes éprouvent de la difficulté à demander des augmentations de salaire et à négocier (on ne peut oublier le « conseil » formulé aux femmes par le chef de la direction de Microsoft, Satya Nadella. Lors d’une entrevue organisée dans le cadre d’une conférence sur la place des femmes dans l’industrie technologique, il leur a recommandé de ne pas demander d’augmentation de salaire mais de plutôt se fier à leur « bon karma », qui finira par leur remettre). Quand vous êtes la patronne, vous pouvez établir votre propre salaire, sans avoir à le demander à qui que ce soit. Soudain, tout est possible et le revenu potentiel d’une femme n’est limité que par le succès de son entreprise. De meilleurs profits entraînent de meilleurs salaires. C’est de cette manière que les femmes commencent à prospérer.
Comme Forbes l’a récemment fait remarquer dans un article particulièrement intéressant, « 2014 will be a Breakout Year for Women Entrepreneurs », les entreprises menées ar des femmes semblent être plus rentables :
« Les entreprises technologiques dirigées par des femmes sont plus efficientes, en termes de capital, atteignent un rendement des investissements de 35 p. cent plus élevé et, si elles sont financées par du capital de risque, elles rapportent des revenus de 12 p. cent plus élevés que les entreprises technologiques détenues par des hommes. »
Et les femmes font plus avec moins. Selon une recherche de la Kauffman Foundation, si les entreprises des femmes sont souvent lancées avec de 30 à 50 p. cent moins de capital que celles de leurs pairs masculins, cela ne les empêche pas d’obtenir des revenus similaires aux entreprises de leurs concurrents plus fortement capitalisées, pendant la première année d’exploitation.
Pour les femmes en affaires, les perspectives sont prometteuses. Pour les femmes qui éprouvent de la frustration relativement à l’écart salarial ou celles qui cherchent des moyens d’optimiser leur potentiel de revenus, devenir entrepreneure pourrait s’avérer la meilleure solution.
En effet, Forbes précise que le nombre de femmes bien nanties aux États-Unis connaît une croissance deux fois plus rapide que celui des hommes et que 60 p. cent des femmes dont l’actif net est élevé ont elles-mêmes constitué leurs fortunes. Pourquoi ne pas faire partie du groupe?
Ainsi, alors que le monde commence lentement à comprendre, le 19 novembre prochain, je célébrerai ces femmes entrepreneures qui surmontent les obstacles, créent de l’emploi et renversent les tendances en matière d’écart salarial. J’espère que vous vous joindrez à moi!