- Mentorat
Pleins feux sur la mentore Sylvie Tendler : quand redonner est une priorité
Dès le premier jour de son entreprise – The Tendler Group, une société d’études de marché dans le secteur médical –, Sylvie Tendler a demandé conseil à des entrepreneurs accomplis. Aucun ne lui a tourné le dos. « Ces gens avaient bâti des entreprises qui valaient des millions de dollars, mais ils trouvaient quand même du temps dans leur horaire pour me rencontrer et m’encadrer », explique-t-elle. Sa reconnaissance envers ces mentors l’a inspirée à redonner au suivant, c’est-à-dire à la relève. « Quand on réussit, il faut toujours renvoyer l’ascenseur » est une des citations préférées de Sylvie.
La passion de Sylvie pour le mentorat a commencé en 2007 alors qu’elle siégeait au comité de sélection à titre de membre du conseil d’administration de ProMontréal Entrepreneurs. En tant qu’entrepreneure, elle a toujours su détecter les occasions manquées et les obstacles potentiels, c’est pourquoi elle a demandé à la personne chargée de la coordination de ProMontréal Entrepreneurs si elle pouvait rencontrer les entrepreneurs individuellement. Ce fut le début de sa carrière de mentor. Aujourd’hui, Sylvie considère encore le mentorat comme l’un des aspects les plus enrichissants de sa carrière.
Presque dix ans plus tard, Sylvie a laissé sa marque : la réussite de ses mentorés atteint un niveau qu’eux-mêmes n’auraient pas cru possible. « Des ventes qui atteignent des millions, des bureaux remplis d’employés, une présence dans les marchés étrangers, énumère-t-elle. À la blague, j’aime dire que le vent a tourné et que c’est maintenant moi qui devrais chercher conseil auprès de mes protégés. »
Mais comme toute chose, le mentorat n’a pas que de bons côtés. Malgré ses années d’expérience, Sylvie trouve encore difficile de regarder un protégé dans le blanc des yeux pour lui dire ce qu’il préférerait ne pas entendre. « Avoir une bonne idée ou un bon produit ne fait pas de vous un bon entrepreneur, explique-t-elle. On n’est pas tous nés pour ce métier. C’est une question d’instinct et l’instinct, ce n’est pas donné à tout le monde. Dire à une personne qu’elle n’a pas ce qu’il faut ou que son concept est mauvais, ce n’est pas facile. »
Voilà pourquoi le mentorat est si important : pour être encadré par un conseiller, par une personne d’expérience qui veille à nos intérêts et qui veut nous voir réussir en fin de compte. Parfois, on a besoin de quelqu’un qui n’est ni un ami ni de la famille, pour nous parler franchement et nous aider à atteindre nos objectifs. D’après Sylvie, un entrepreneur doit voir à tout et comme c’est impossible d’être expert dans tous les domaines, le mentorat peut beaucoup aider.
L’an dernier, Sylvie a vu l’un de ses protégés parmi les finalistes du Prix mentorat BDC. Voici ce qu’elle nous a répondu quand nous lui avons demandé pourquoi elle encouragerait les autres à se lancer dans le mentorat :
« Je pense que c’est un incontournable. Il faut absolument aider les autres une fois qu’on a réussi. C’est comme la philanthropie. C’est tellement gratifiant d’aider son prochain et de le voir réussir… Je pense que chaque entrepreneur reçoit de l’aide à un moment ou à un autre, il doit donc renvoyer l’ascenseur. C’est sans équivoque. »
Texte de : Lauren Marinigh, coordonnatrice à la création de contenus et des médias sociaux, Futurpreneur Canada