- Entrepreneuriat
E06: Réinventer le rêve canadien grâce à l’entrepreneuriat
Écoutez notre nouveau podcast, Startup + Prosper ! Notre podcast se concentre sur les éléments clés de l’entrepreneuriat tout en mettant l’accent sur l’état actuel de l’entrepreneuriat noir au Canada. Chaque épisode a pour but d’inspirer et d’éduquer les auditeurs sur les entreprises appartenant à des Noirs et leur réalité, tout en donnant un aperçu des objectifs de Futurpreneur en matière de croissance, d’apprentissage et de lutte contre les disparités auxquelles est confrontée la communauté entrepreneuriale noire. Lisez leurs histoires, écoutez et abonnez-vous à notre podcast, Startup + Prosper:
E06: Réinventer le rêve canadien grâce à l’entrepreneuriat
On vante souvent le multiculturalisme, qui fait la beauté et la force de notre pays. Cette réalité unique se reflète également dans la diversité de l’entrepreneuriat canadien.
Ivan Touko, fondateur de La Connexional et artpreneur chez Groove, incarne ce « rêve canadien » par son parcours inspirant. L’entrepreneur, qui est également agent de développement communautaire et artiste, a été élu parmi les personnalités les plus influentes de moins de 30 ans de l’Alberta. « Je suis passionné par l’innovation sociale et la technologie et comment l’intersection entre l’innovation sociale, la technologie et la culture peut bénéficier aux communautés qui sont d’habitude moins bien desservies » explique Touko, qui marie l’entrepreneuriat et l’art.
À l’âge de 16 ans, Ivan Touko arrive à Edmonton, en provenance du Cameroun. Si aujourd’hui on ne voit qu’un exemple de réussite, il y a eu des obstacles sur sa route. « Lorsque j’ai émigré, j’avais un gros sentiment d’isolation en lien avec ma culture et les communautés. C’était difficile de trouver des Camerounais de mon âge ou des gens qui me ressemblent afin de développer un système de support », raconte-t-il.
Renforcer la communauté à travers la culture
À l’école, des camarades de classe l’initient à la danse et aux percussions. « Par la danse et le tam-tam, j’avais également trouvé un groupe auquel je pouvais appartenir. C’est vraiment ça qui m’a aidé, à cette époque-là, à naviguer le tout », se souvient-il. Suite à cette rencontre décisive, de fil en aiguille, M. Touko s’implique davantage et devient également danseur professionnel. C’est cette passion qui, à ses dires, lui a permis d’arriver où il est aujourd’hui. « Avec la danse, j’ai appris la discipline et la consistance. La personne qui gérait le groupe était, justement, un entrepreneur », remarque-t-il. C’est là qu’il intègre la notion d’être payé pour son art, tout en observant la façon dont les opérations sont menées, de la logistique aux performances.
Parallèlement, M. Touko étudie à l’université en science environnementale et en conservation. « D’une part, ça n’a rien à voir avec ce que je fais aujourd’hui et de l’autre, ma majeure étant en développement durable, j’ai décidé de me focaliser sur l’aspect social, et l’importance de créer des communautés vibrantes qui contribuent au bien-être social », dit-il au sujet de son parcours scolaire.
C’est également à l’université que l’artiste rencontre la personne avec qui, plus tard, il confondra La Connexional, une entreprise à vocation sociale qui met en avant les talents des personnes afrodescendantes et latines à Edmonton, où il réside toujours. « Nous créons des espaces physiques et virtuels pour permettre à ces communautés de se développer, d’apprendre collectivement et créer de nouvelles ressources », explique-t-il au sujet de l’initiative, qui tient des ateliers et des événements. « Ça impacte les communautés adjacentes, car lorsqu’on crée une ressource pour une communauté en particulier, ce n’est pas juste elle qui en bénéficie », ajoute-t-il.
Cette idée prend naissance au cours de ses études, alors qu’Ivan Touko a l’occasion de s’impliquer dans l’association des étudiants africains et de faire du bénévolat, ce qui l’amène à planifier des événements et à bâtir un réseau. Comme tous les jeunes, lui et ses amis veulent faire la fête. Cependant, ils souhaitent entendre de l’afrobeat, de la musique latine et caribéenne, ce qui n’est pas possible à l’époque dans la ville où il se trouve. « On avait besoin de quelque chose de différent, qui rappelait mes soirées au Cameroun avant que j’immigre au Canada ». Pour y remédier, il lance un événement, où pas moins de 500 personnes se présentent. « Il y avait environ 10-15% de ces gens qui provenaient des communautés latines, africaines ou caribéennes », indique-t-il.
De l’organisation d’événement, l’entrepreneur se trouve également une passion dans le développement communautaire. « J’ai eu la chance de trouver un groupe. Beaucoup d’autres n’avaient peut-être pas cette chance, donc c’était important pour moi de créer des espaces qui offrent ça », témoigne-t-il au sujet de ce besoin qui est encore plus grand hors de Toronto et Montréal.
Mettre à profit les outils
La Connexional demeure petite organisation en termes de nombre, mais certainement pas en termes d’impact. L’entreprise met à profit les outils technologiques à sa disposition pour mener à terme sa mission et ses projets. « Aujourd’hui il y a un grand essor du SAAS (software as a service), qui développe des outils pour permettre aux petites organisations, comme La Connexional, de se lancer sans expertise en teck ou en codage », souligne-t-il. Le site internet de l’initiative et témoigne, tout comme leur utilisation d’outils gratuits ou à moindres coûts — par exemple Canva pour créer des visuels, Hootsuite, Linktree ou Taplik pour la gestion de réseaux sociaux, ou encore Deskera, qui permet de gérer la la comptabilité, la facturation et le marketing. « Shopify qui est une des plateformes les plus effectives pour les compagnies ayant des produits en vente offre un 3 à 6 mois gratuit pour les entrepreneurs noirs », ajoute-t-il.
L’autre conseil que donne M. Touko, c’est de bénéficier de mentorat et de ressources rapidement, le plus tôt possible, et avoir un plan d’affaires. « Avec La Connexionale, nous avons fait tellement d’événements différents, ce qui nous a aidés à voir quels secteurs nous convenaient le plus. Mais avec un plan stratégique m’aurait sûrement parmi d’arriver avec des initiatives plus durables impactant la compagnie dans sa croissance », affirme-t-il.
Pour découvrir toute l’histoire de Ivan Touko, écoutez l’épisode du podcast intitulé « Le rêve canadien — histoire d’immigration et d’entrepreneuriat » sur Spotify et Youtube.