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Priorité no 1 : la SANTÉ

Guest Blogger | 22 septembre 2015

Le 16 avril 2014, mon père, un entrepreneur, a été victime d’un accident vasculaire cérébral et d’une crise cardiaque. Il était alors âgé de 67 ans. Je l’ai retrouvé gisant sur le sol de son condo, presque immobile. Aujourd’hui, il a besoin d’un aide‑soignant à temps plein pour s’habiller, se laver et manger. Il a dû cesser de travailler et ne marche plus qu’avec l’assistance de quelqu’un. L’entreprise qu’il dirigeait depuis 20 ans est désormais inexploitée.

Comme mon père, je possède aussi ma propre entreprise. Je suis marié et père de deux beaux enfants. Outre celles de mon entreprise, je gère les finances personnelles de mon père et celles de sa société. Certains jours, je trouve difficile de garder la tête hors de l’eau, tellement j’ai de choses à faire, mais je ne néglige jamais ma santé. Elle se trouve en tête de liste de mes activités quotidiennes et ce sera toujours ainsi. Je raconte mon histoire dans l’espoir que les entrepreneurs auront envie de m’imiter. La santé joue en effet un rôle de premier plan.

Lorsque j’étais enfant, je me souviens que mon père était physiquement très en forme. C’est lui qui m’a appris à patiner, à jouer au baseball et à manier des bâtons de golf. Mais lorsqu’il a lancé son entreprise, ses priorités ont changé. Le travail est devenu le principal centre d’intérêt et, quelques années après la création de l’entreprise, il travaillait 18 heures par jour. Il a développé comme une dépendance maladive au travail qui s’est aggravée avec le temps. Il semblait incapable de se détacher de ses obligations professionnelles.

Pendant des années, j’ai tenté d’aider mon père à trouver un meilleur équilibre. Je le harcelais en lui demandant de faire de l’exercice, de mieux dormir et de  s’alimenter sainement mais, plus j’insistais, plus je ressentais de la culpabilité. Je n’avais pas à lui dire quoi faire, comme s’il était un enfant. Mes efforts étant vains, j’ai fait marche arrière et continué d’observer mon père risquer sa santé pour son entreprise.

Depuis son AVC, je suis plus attentif au mode de vie de mes collègues entrepreneurs. Plusieurs d’entre eux vivent de la même façon que mon père : peu ou pas d’exercice, de longues heures de travail, de grandes quantités de caféine, des sucres, des stimulants et des suppléments, dans l’espoir de pouvoir maintenir la cadence. Il m’arrive parfois de demander aux autres pourquoi ils se refusent à faire du sport, à bien s’alimenter et à prendre plus de temps pour eux-mêmes — pour toute réponse, je reçois une infinité de prétextes. Ces excuses sont comme des variations sur un même thème : la plupart des gens n’accordent pas la priorité à leur santé ou sont d’avis qu’elle importe moins que tout le reste.

Dans le milieu des affaires, la plupart des gens tombent dans le même panneau que mon père et considèrent l’exercice comme une perte de temps. Je n’ai jamais adhéré à une telle philosophie mais, comme je n’arrive pas au bureau aussi « tôt » que les autres, j’ai longtemps craint que mes associés, les fournisseurs et les clients voient ma routine matinale comme une manifestation d’égoïsme ou de paresse. Désormais, je ne cherche plus à justifier la façon dont je structure mes journées. Au lieu de prétendre une réunion (ce que j’ai fait pendant des années), je parle de mon rituel matinal à toutes mes relations d’affaires. Il n’y a plus de place pour les excuses.

Je commence mes journées par un déjeuner santé avec mes enfants, auquel succède une période que je consacre à la rédaction d’un journal ou à la méditation, avant d’entreprendre mon programme quotidien de conditionnement physique. Je ne suis jamais à mon bureau avant 9 h 30. JAMAIS. Lorsque j’en parle aux autres, la réponse que j’obtiens est généralement positive. Les gens ne pensent pas que je suis paresseux; ils envient le contrôle que j’exerce sur mon temps et mes journées.

Aujourd’hui, je poursuis donc la mission de dévoiler mes habitudes et de raconter mon histoire, en espérant que cela incitera mes collègues entrepreneurs à intégrer un volet « santé » à leur programme quotidien. Mettre cela en pratique n’est pas nécessairement difficile. Réservez du temps dans votre agenda et tenez-vous-y. Vous constaterez que ce petit changement entraînera beaucoup d’avantages en matière de productivité, de santé, d’énergie et de bien-être.

Si la liste des priorités professionnelles peut s’allonger à l’infini, celle des priorités concernant la santé ne devrait jamais être vide. En tant qu’entrepreneurs, nous avons le luxe de pouvoir décider quand et comment nous faisons les choses. Prenez donc le contrôle et faites de votre santé la véritable priorité. Réfléchissez un instant à tout ce qui devient futile, quand on ne l’a plus.

Auteur : Adam J. Levinter, fondateur et président, Aragon Interactive